Ajla Del Ponte, l’ambassadrice en mode tornade
Ajla Del Ponte n’a pas tremblé. Propulsée favorite après sa formidable progression des derniers mois, la Tessinoise est devenue championne d’Europe en salle du 60 m en Pologne. La nouvelle ambassadrice d’Athletissima a égalé au passage le record de Suisse de Mujinga Kambundji.
Son frère Karim joue au hockey sur glace aux Ticino Rockets. Mais la fusée, en ce premier dimanche de mars à Torun, était blonde et chaussait des pointes acérées. Ajla Del Ponte l’a emporté avec près de deux dixièmes d’avance sur la Finlandaise Lotta Kemppinen . Un monde, sur 60 m. Les huit kilos de muscles qu’elle a pris ces dernières années se sont élégamment imposés. En 7’’03, ADP a retranché d’un coup 11 centièmes à son record personnel pour égaler le record national de Mujinga Kambundji, référence s’il en est et autre ambassadrice du meeting de La Pontaise.
Ajla Del Ponte fait désormais partie des meilleures mondiales. L’Europe, après sa démonstration polonaise, ne peut plus être son seul horizon. La protégée de Laurent Meuwly, à 24 ans, a construit patiemment son édifice athlétique, en accélérant le mouvement l’an dernier avec des fulgurances en Ligue de diamant sur 100 m.
Son lien avec Lausanne est étroit. C’est à Athletissima, il y a sept ans, qu’elle s’était lancée dans le grand bain avec le relais suisse 4 x 100 m juniors, sa « première » à haut niveau. Et c’est à l’Université de Lausanne (UNIL) que cette passionnée de littérature étudie l’histoire et l’italien.
Sprint et littérature
L’UNIL lui avait décerné son prix universitaire lors de son Dies academicus 2020, soulignant la polyvalence de son étudiante modèle. L’athlète joue et brille sur deux tableaux. La tête et les jambes. Pour la première grande finale de sa carrière, Ajla Del Ponte a « explosé » comme jamais ce dimanche. Sans doute la récompense pour son assiduité en 2020 lors de laquelle, comme l’avait relevé Laurent Meuwly, elle a su rester concentrée sur son objectif sportif malgré les frustrations liées au Covid.
A Torun, la tornade d’Ascona a maîtrisé et survolé les trois tours, des séries à la finale. Traditionnellement réputée pour son départ canon, elle a non seulement tenu la cadence mais encore fini plus vite que tout le monde lors de sa ruée vers l’or.
Lausanne, le Tessin et la Suisse peuvent s’en réjouir et saliver à l’idée des batailles à venir avec Mujinga Kambundji – blessée et absente en Pologne – et des perspectives plus solides que jamais pour le relais suisse.
Olivier Petitjean