Ehammer était devenu en juin le premier Suisse à remporter une épreuve de la Wanda Diamond League, à Oslo. A Eugene (USA), l’Appenzellois a fait mieux encore en s’imposant lors de la finale du circuit, décrochant au passage sans doute le plus gros chèque de sa jeune carrière (30'000 dollars).
Ses 8m22 réussis au 4e essai lui ont permis de devancer d’un cheveu le champion du monde 2019 Tajay Gayle (Jam). Lui aussi a atterri à 8m22, mais Ehammer l’a devancé grâce à son deuxième meilleur saut (8m12). L’ironie de l’histoire veut que le Suisse l’ait emporté grâce à sa précision millimétrique sur la planche d’appel et à sa constance durant le concours, deux qualités qui lui avaient cruellement fait défaut ces derniers mois. Pour rappel, Ehammer est à la base un décathlonien…
Jason Joseph, sur 110 m haies, a très bien tenu son rôle. Le deuxième Helvète de ces finales a pris la 5e place en 13’’12, à 0’’05 de son record de Suisse et à seulement 6 centièmes de la deuxième place. Le Jamaïcain Hansle Parchment a décroché la victoire en 12’’93. Jason Joseph, à 24 ans, a franchi un cap important cette saison, même si ses Mondiaux à Budapest (7e) n’ont pas été une réussite.
Vertigineux
Les performances ont été vertigineuses tout au long des deux jours de compétition. Chouchou du public de Lausanne mais aussi bien au-delà, Armand Duplantis s’est envolé à 6m23 à la perche, battant d’un centimètre son record du monde. L’extraterrestre suédois enquille les sauts à plus de 6m par dizaines et n’en finit pas de redéfinir les canons de sa discipline.
Le 5000 m femmes aussi est en pleine révolution. L’Ethiopienne Gudaf Tsegay a atomisé le record du monde de Faith Kipyegon en courant en 14’00’’21, cinq secondes de mieux que la marque de la Kényane (absente dans cette course). Tsegay, très bien emmenée par les lièvres tant humains que lumineux, a réalisé une course de métronome dès les premiers mètres.
Et que dire de Jakob Ingebrigtsen ? Le prodige norvégien, en 24 heures, a remporté le mile en 3’43’’73 et le 3000 m en 7’23’’63, à chaque fois le troisième chrono de l’histoire.
Toutes les épreuves de fond et de demi-fond débouchent, de plus en plus, sur l’exploration de nouveaux territoires chronométriques, à déboussoler les anciens. Par exemple, sur 800 m, l’Américaine Athing Mu, victorieuse en 1’54’’97 tout en courant essentiellement au couloir 2, a montré pouvoir battre un jour le très vieux record du monde de Jarmila Kratochvilova (1’53’’28).
Idem pour Shericka Jackson sur 200 m. Gagnante en 21’’57 au lendemain de son succès sur 100 m (10’’70), la Jamaïcaine a dans les jambes le record du monde établi en 1988 par Florence Griffith-Joyner (21’’34)…
Allez, plus que onze mois avant de retrouver une grande partie de ces stars à Athletissima, le jeudi 22 août 2024 !